Chambre n°6

Zorianne referma la porte de sa chambre avec un plaisir non-dissimulé.
Après avoir vérifié que celles-ci étaient bien fermées à clé, elle s'allongea dans son lit, sans se séparer de ses armes, comme elle en avait pris l'habitude.
Cependant, elle gageait que la taverne de Galenciriel était un endroit plus sur que les plaines ou les sous-bois de Shamra dans lesquels elle avait déjà dormi.

*Sois tranquille, personne ne viendra te déranger ici.* se dit-elle.

Elle ferma alors les yeux et se laissa emporter par le sommeil.

Il faisait chaud, très chaud.
Les crépitements se faisait de plus en plus menaçant.
Les flammes dansaient sur le visage de son compagnon d'infortune,
un garçonnet aux yeux baignées de larmes.
L'odeur terrible la prenait à la gorge.
S'enfuir, il fallait s'enfuir.
Abandonnant l'enfant, elle rampa vers l'endroit d'où semblait lui venir un vent frais.
Le garçon hurla au moment où elle trouvait la sortie.

Zorianne se reveilla en sursaut, le soleil tapait sur sa tête. Elle regarda la lourde horloge suspendue devant elle. Elle indiquait 14h.
Elle se leva d'un bond. Elle ne pensait pas avoir dormi aussi longtemps. elle passa sa cape et se prépara à sortir. Elle avait la poignée sur la porte quand elle se rendit compte qu'elle n'avait rien à faire dehors.
Elle n'avait pas envie de se mêler à la foule qui grouillait à cette heure dans la ville.
Avec un soupir, elle ôta sa cape et s'assit dans un fauteuil et repensa distraitement à son cauchemar.

Aprés son entretient avec Riff, Daëlis s'était dirigé vers la taverne. Il devait voir Zorianne. Il fit le tour de la taverne et commença à escalader le mur.

*Cela me rappelle le bon temps quand galenciriel faisait le mur avec moi^^. Voyons elle m'a dit... Chambre six.....Alors première étage... fenêtre du milieu. Oula attention mon vieux.*


Il avait faillit se casser la figure. Il continua son ascension avec plus de prudence. Il atteignit la fenêtre en question et tocquat.

Zorianne était perdue dans ses pensées. Il lui sembla entendre un bruit venant de sa fenêtre. Elle ne réagit pas.

*Surement un volatile quelconque.*

Mais le bruit se fit plus insistant. Elle tourna la tête vers la fenêtre et sursauta. Elle vit le visage de Daëlis dérrière la fenêtre, il semblait lutter pour garder son équilibre. Elle se précipita pour lui ouvrir et l'aida à se hisser pour entrer dans la chambre.Soudain, sous l'effet du stress, elle explosa de colère.

"Vous êtes complétement MALADE!!! Vous auriez pu vous faire repérer! Vous vous prenez pour qui??? Est-ce ça un voleur professionnel? Vous êtes totalement INCONSCIENT!!!!!"

Elle se calma un peu.

"Sans compter que vous auriez pu vous blesser..."

C'est vrai . Mais elle sera trop occupée à répondre à toutes les questions des badauds qui seront là.... Mais il vaut mieux que tu te tienne à l'écart.... Mais il est impensable que tu ne soit pas présente.
Bon les modalités maintenant...

Non partirons à 23h30 tapantes. Pas avant pas aprés. On arrive au remparts à 23h55. De là on a pile poils 5minutes pour franchir le mur.

Zorianne répéta dans sa tête:

*23h30, 23h55...5minutes pour gravir les remparts.*

"Parfait, vous pensez me dire la suite des opérations à ce moment-là ou bien préferez-vous me briefer maintenant? Autre chose: vous m'avez dit qu'il y aurait d'autres personnes infiltrées dans la palais, nous risquons de nous faire repérer si nous sommes si nombreux...enfin...je suppose que vous savez ce que vous faîtes."

*Bien bien... Elle pense à tout. Elle m'a rien perdu de ce que j'ai pu raconter.*

Trés bien je vais vous dire ce que je sais. Tout d'abord, ceux qui s'infiltrent ne le font pas avec nous. Il y a un autre meneur. L'homme que vous avez vu hier dans la forêt. Ils entrent et ressortent par un autre chemin. Leur cible n'est pas le paradis en lui même, mais le lieu d'excercice du pouvoir des dieux. Nous n'avons donc rien à craindre d'une gène quelconque face à eux. A moins bien sur qu'ils déclenchent l'alerte...^^

En ce qui nous concerne, aprés avoir franchit le mur nous suivrons le proverbe. Vous vous en souvenez?

Il continua aprés qu'elle lui eut récitée.

Votre cible se trouve actuellement dans les appartements de la délégation étrangère. Pour avoir plus de précisions sur ses faits et gestes et sur sa chambre je dois rencontrer mon ami d'hier dans aproximativement 1heure.
L'homme que je vais descendre se trouve être la personne qui protège votre euh... cible. Comme cela nous faisons une pierre deux coup!

Puis je vous demander pourquoi vous devez l'assassiner?

Aux mots "charmante collaboration" Daëlis était sur le point d'esquiser un sourire quand...

*Disparaître???? De quoi?? MAis mais... mais c'est pas envisageable.....Mais mais non...*

Soudain, en entendant les propos de Zorianne, Daëlis eut l'impression que le temps s'était arrêté.

"Je ne pense pas que vous me regréterez"

Ces mots résonnèrent dans sa tête comme s'il était resté à coté d'une cloche qu'on avait sonné. Il se força pourtant à reprendre de la contenance et se mit à réfléchir comme si l'avenir du monde dépendait de sa réponse... l'avenir de SON monde.

*Si la seule façon de la retenir est que tout capote alors tout capotera!....Mais... cela est un joli rêve....Je ne peux me permettre pour sa sécurité de faire capoter cette mission...sa vie en dépend trop...Ressaissis toi mon vieux! Sois réaliste bon sang!!!*

Daëlis fit les cent pas sans s'en rendre compte. Sa cadence suivait le flot de ses pensées.Il stoppa net devant la mine interrogatrice de Zorianne.

*Quoi... Que??? Attend t elle une réponse maintenant??? J'suis obligé? Vite réfléchis!!!! Vite vite!!!*

Il se remit à faire les cent pas. S'arrêtant de temps en temps pour se tourner vers elle la bouche grande ouverte comme s'il allait dire quelque chose. Cependant aucun son n'en sortait et il se remettait à marcher. Soudain, alors qu'il passait prés d'elle, il se retourna et posa délicatement les mains sur les épaules de la jeune fille, son regard rivé au sien laissait transparaître son désarroi à l'idée de la perdre.

Me manquer?? Mais bien sur que si tu pars tu me manqueras! Je ... comment te dire.... Je ne sais sans doute pas moi même pourquoi mais au fond , l'idée de te perdre m'est insupportable. Je...

Zorianne fixa Daëlis avec une stupeur mélée d'incompréhension.

Citation :

"l'idée de te perdre m'est insupportable."

*Est-il devenu fou?*

Elle remarqua alors qu'il avait sa main posée sur son épaule. Zorianne ne pensait pas que ce qu'elle avait dit provoquerait une telle réaction chez son interlocuteur.

*Il m'a tutoyé?"

"Mais voyons Daëlis, vous savez bien...vous avez toujours su que j'étais une nomade, un assassin sans attache. Je ne vous ai jamais caché mon intention de quitter Amon tò Ryn une fois mon travail accomplit. C'était prévu ainsi et c'est ce qui arrivera. Vous n'êtes pas obliger de me mentir pour m'être agréable. Je me souci bien peu de l'estime que vous m'accordez. Demain, si les dieux le veulent, je serais loin."

Zorianne plongea son regard dans celui de Daëlis.

"Etes-vous sur que vous allez bien? Vous sentez-vous prêt à infiltrer le palais ce soir?"

*SCHBAM!!! Ca sa fait trés mal. Heureusement que je n'ai pas un égo démesuré... Menteur comment ça un menteur???*

Je sais très bien que tu ... pardon que vous devrez quitter la ville tôt ou tard . Cependant sachez bien que je ne dit jamais autre chose que ce que je pense.

Daëlis s'écarta de Zorianne et il se dirigea vers la fenêtre. Avant de partir il se retourna.

Citation :

Vous n'êtes pas obligé de me mentir pour m'être agréable. Je me souci bien peu de l'estime que vous m'accordez. Demain, si les dieux le veulent, je serais loin.

Vous me décevez à un point ...Si c'est tout ce que vous avez retenu de moi vous vous êtes bien trompée sur mon compte. Si ma sincérité vous dérange, il est vrai qu'aprés ce soir nous n'aurons plus rien à nous dire. Sur ce , tachez d'être prête pour ce soir , sachez que dans mon cas j'ai toujours été préparé à cette soirée.

Puis il sauta élégament de la fenêtre. Quand Zorianne s'y pencha il n'y avait déjà plus personne.

Zorianne resta un moment à contempler le paysage derrière sa fenêtre. Une boule était restée dans sa gorge. Elle n'avait pas dit ce qu'elle avait voulu dire, une fois encore elle n'avait pas su traduire sa pensée en mots. Les phrases sorties de sa bouche avaient été dures, séches et cassantes.
Elle n'avait pas voulu ça. Elle devrait se rattraper ce soir, elle le savait. Elle avait une dernière chance, ce soir de faire ressurgir cette part d'humanité qu'elle avait depuis trop longtemps refoulé.
Poussant un soupir, Zorianne quitta le borde de sa fenétre et se prépara pour le soir même.
Après avoir rassemblé ses affaires, Elle envisagea l'idée de sortir un peu.

*Si je reste toute la journée enfermée dans ma chambre, je vais attirer les soupçons.*

Elle décida donc d'aller à la boulangerie.